TZR – Des engagements sur les affectations
Mercredi 09 octobre le SNES-FSU et le SNEP-FSU étaient reçus avec une délégation du groupe « TZR en colère » au Rectorat pour aborder la question des affectations de TZR qui ont causé tant de problème et d’angoisse cette année.
Nous avons été reçus par M. Vulliet, Directeur des Relations et Ressources Humaines, Mme Cholliet, Directrice adjointe de la DPE, M. Madoulaud, chef de service de la DPE3, Mme Rouanet et Mme Agnan-Pourinet, IA-IPR d’EPS.
Une reconnaissance tardive de dysfonctionnements dans l’affectation des TZR
L’audience a débuté par un long témoignage des quatre TZR présent·es pour le groupe « TZR en colère », rappelant la chronologie de l’affectation telle que vécue par les TZR depuis le mois de mai. La délégation était venue avec de nombreux témoignages et les 37 offres d’emploi publiées sur France Travail, pour des postes d’enseignant·es dans le 2nd degré vacants jusqu’au 07 juillet (90 annonces en tout au 08/10/24).
Le sentiment de maltraitance est prégnant chez les TZR. Le manque de transparence et de cohérence sur les affectations, l’incertitude durant les mois d’été, l’angoisse de savoir si on sera envoyé loin ou non dans le département, les réponses parfois brutales de la DPE, la violence de voir le poste qu’on pourrait et qu’on voulait occuper en annonce sur France-Travail… sont pointés. La délégation insiste aussi sur la démobilisation des TZR qui n’ont pas encore été affecté·es sur un poste.
Le rectorat fait le constat de cette souffrance, à laquelle il affirme être sensible. La nouvelle stratégie adoptée par le Rectorat devait améliorer la situation des TZR et non la dégrader, et convient d’un manque de communication.
Sans admettre que la situation est due à des choix politiques de l’administration, le rectorat reconnaît que la session d’affectation 2024 a été très insatisfaisante et ne doit pas se reproduire. Il s’est engagé à travailler sur la question pour améliorer la session 2025.
=> Le SNES-FSU et le SNEP-FSU se sont saisis de la question dès le mois de mai, ils ont alerté le rectorat sur les conséquences prévisibles, en vain. Cet engagement du Rectorat n’est pas satisfaisant en soi : le travail sur la gestion des TZR doit sortir du seul cadre rectoral, il doit se faire en concertation avec les syndicats afin d’apporter transparence et équité. Il doit également permettre de trouver des solutions pour la mobilité.
=> Le SNES-FSU et le SNEP-FSU défendent tou·tes les collègues, quel que soit leur statut. Les non-titulaires assurent aussi des missions de remplacement dans un cadre dégradé, en conséquence la réflexion doit être menée conjointement pour tou·tes les remplaçant·es : TZR, non-titulaires en CDI, non-titulaires en CDD…
=> Le SNES-FSU et le SNEP-FSU continueront de défendre leurs collègues et ont d’ores et déjà demandé une nouvelle bilatérale sur la question des affectations et des conditions d’emploi des remplaçant·es avant le travail sur les LDG mobilité.
Des avancées immédiates possibles
Parmi les dysfonctionnements ont été pointées les situations incohérentes (TZR sans affectation quand un poste est libre dans l’établissement d’à côté, par exemple) et les demandes abusives de chef·fes d’établissement pour les TZR encore sur leur RAD ou affecté·es mais en sous-service. Le SNES-FSU et le SNEP-FSU ont porté la nécessité d’une information claire aux chef·fes d’établissement sur le statut et les missions de TZR, et l’application d’un délai de 48h incompressibles pour le délai pédagogique.
Le Rectorat s’est engagé à réfléchir au délai pédagogique et à envoyer le guide TZR académique rénové à tous les EPLE. Le SNES-FSU et le SNEP-FSU ont demandé à ce que ce guide soit également envoyé aux collègues TZR.
=> Le SNES-FSU vous encourage à lui faire remonter () les situations qui restent problématiques (absence d’affectation ou affectation incomplète quand des heures sont disponibles, affectation lointaine…) pour transmission à nouveau au Rectorat.
=> Le SNEP-FSU vous encourage également à l’informer (), à exiger un délai de 48h systématiquement pour une nouvelle mission. Nous vous rappelons que toute nouvelle affectation doit faire l’objet d’un arrêté : on ne part pas sur un nouvel établissement sans cet arrêté !
Le Rectorat n’a par ailleurs pas été en mesure – ou n’a pas souhaité – communiquer les chiffres qui auraient permis une analyse plus fine : nombre de TZR dans l’académie, nombre de TZR en AFA, en SUPP, sans affectation… Ce problème est récurrent depuis la disparition des commissions paritaires. Le manque de transparence entrave le travail syndical qui devrait permettre d’améliorer la gestion par l’administration, et in fine les conditions d’emploi des collègues, les besoins en postes de remplacement afin d’assurer une continuité du service public d’éducation.
Le problème de la mobilité
Le problème de la mobilité des TZR a également été abordé. En effet dans plusieurs disciplines les collègues n’obtiennent pas de mutation sur poste fixe avant plusieurs années, voir 15 ou 20 ans, et ce malgré la bonification. Il a par ailleurs été souligné auprès du Rectorat que si la perspective était de repositionner les TZR sur les missions de suppléance (qui sont leurs missions premières), ça n’était pas tenable : comment imaginer un·e TZR faisant des suppléances, donc changeant plusieurs fois dans l’année de classes, d’établissement durant 10 ou 15 ans ? Sur une zone géographique aussi étendue que les Lande ou la Gironde, voir l’académie entière ? Ces missions sont usantes, incompatible avec une stabilité de vie familiale si elles doivent être portées à long terme sur un grand territoire.
Le Rectorat n’a pas été en mesure de proposer des solutions pour améliorer la mobilité des TZR, même si par ailleurs il admet que le point de départ ce sont les postes offerts au mouvement (en baisse à la suite des suppressions, des départs en retraite différés imposés par la réforme).
=> Le SNES-FSU et le SNEP-FSU déplorent la mobilité restreinte des collègues TZR, d’autant plus dégradée depuis la disparition des commissions paritaires sur le mouvement. Ils proposent des améliorations à l’emploi des TZR, comme la réduction des zones géographiques d’intervention. Le SNES-FSU et le SNEP-FSU continueront de défendre les conditions d’emploi des TZR, comme des autres remplaçant·es.