Semaine de l’égalité Octobre 2017

La semaine de l’égalité professionnelle femmes/hommes est l’occasion de mettre en avant les actions et les initiatives destinées à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail. Depuis 2012, le gouvernement multiplie les actions concrètes pour faire avancer cette égalité dans les faits, autour de 3 priorités :

  • L’égalité professionnelle et salariale
  • L’insertion des femmes sur le marché du travail
  • La mixité des métiers

A Bordeaux, depuis plusieurs années, la déléguée à l’Egalité du département, Caroline LAUZERAL, initie avec les mairies partenaires une Quinzaine de l’Egalité de la Métropole Bordelaise. En 2016 et en 2017, le SNEP-FSU était présent.

L’an dernier était organisée, dans le cadre de cette semaine pour l’Egalité, une Exposition du CDOS33, « Femmes et sports, au-delà du cliché », était présentée le 10 octobre 2016, au Palais de sports de Bordeaux.

Le sport étant vécu comme un média de socialisation et d’insertion, le CDOS de Gironde a pris conscience de la nécessité de prendre en compte l’égalité femmes-hommes au sein du mouvement sportif. Toutes les études démontrent que le sport demeure un bastion masculin, que les inégalités persistent tout comme le poids des stéréotypes de genres. Intériorisés par les femmes et les hommes, ils ont une incidence sur le choix de la pratique sportive et sur les disciplines dans lesquelles chacun s’engage en tant que bénévole.

En lien avec ce constat, une commission sportive « femmes et sports » a été créée début 2011, composée de membres du CDOS Gironde, du mouvement Sportif et de partenaires institutionnels et privés.

Elle a pour objectifs de mieux appréhender la place des femmes en matière de pratique sportive et d’implication dans les instances dirigeantes sportives en Gironde, de sensibiliser le monde sportif girondin sur la réalité de la situation, de mener des actions de prévention et d’accompagnement pour réduire les écarts constatés.

L’exposition fait partie de ses actions. Elle est composée de 13 panneaux (des photos) mettant en lumière des sportives, arbitres, coach, dirigeantes girondines.

Cette expo conçue comme une campagne de publicité a pour but de :

  • dénoncer les stéréotypes sexistes dans le sport
  • valoriser et mettre en avant des femmes licenciées sportives de Gironde.

L’expo peut-être empruntée et diffusée lors d’évènements sportifs, AG, Colloques…

site du CDOS33, page Femmes et Sport

Cette année, la commune de Mérignac, dans le cadre de la semaine pour l’Egalité de la Métropole, avait choisi de mettre en avant la problématique de l’homophobie dans le sport.

Lors de la soirée, le Maire a tout d’abord signé « La Charte de l’engagement LGBT » de l’association l’ « Autre Cercle », engagement à refuser l’exclusion des personnes ayant une orientation autre que hétérosexuelle, à créer un environnement inclusif, à veiller à l’égalité de droit dans les processus RH, à soutenir les victimes, à mesurer les avancées et à les faire connaître. L’association l’ « Autre Cercle » lutte contre l’homophobie dans le monde du travail en général, partout en France.

Puis le film intitulé « 1 :54 » de Yan England a été présenté pour amorcer les débats.

Trois intervenants se sont succédés :

Yves APPRIOU, co-président de l’association Drop de béton (association sportive d’insertion sociale par la pratique du Rugby), et co-président du CDOS. Pour lui la la pratique sportive n’est pas à l’abri de ces discriminations mais c’est un sujet tabou. Nous devons aller vers eux pour les faire venir et partager. Le prof d’EPS a aussi un rôle à jouer. JP Hude, autre co-président du CDOS, ajoute que l’intimité de la pratique peut faciliter la parole ( !?)

Julien PONTES, co-fondateur et Porte parole de « Rouge direct », anciennement « Paris foot gay », instrument de lutte contre l’homophobie dans le sport, et première association à rédiger un Charte que Rama Yade a reprise en 2009. A contrario, pour lui, l’intimité de la pratique ne facilite pas la parole. Quelques sportifs connus, de très haut niveau, ont vécu des calvaires. La Ministre des sports n’est même pas émue par les chants homophobes dans les stades de foot alors que c’est interdit par la Loi. On ne va pas dans le bon sens.

Anthony METTE, docteur en psychologie, préparateur mental, formateur et auteur du livre « les homos sortent du vestiaire », a rappellé que les réseaux sociaux facilitent le harcèlement, thématique largement développé dans le film. L’armée, la gendarmerie et le sport sont les milieux les plus homophobes. Il a regretté que même en STAPS il n’y ait aucune formation sur cette thématique. Un travail de fond serait nécessaire.

Christian CHARTIER, Président du CROS également présent, a évoqué la souffrance des adolescents et adolescentes ainsi stigmatisées qui sont souvent poussés au suicide comme le montre très bien le film.

Nous avons rappelé le SNEP-FSU s’est engagé depuis longtemps contre l’homophobie dans le sport : nous avons lancé en décembre 2013, un Appel SNEP-FSU, ANESTAPS, FSGL, FSGT, Femix’Sports, SOS Homophobie signé par plus de 50 personnalités et 1800 signataires, et, une campagne d’affiches que vous pouvez découvrir sur le site de SOS Homophobie.

La FSU organise régulièrement des formations autour de la lutte contre les discriminations pour tous ses syndiqué.e.s. Mais un travail de fond reste à faire en formation initiale en STAPS et en ESPE. Quant à la formation des enseignants, le Centre EPS et Société s’est saisi de ces questions en produisant un numéro de la revue Contrepied sur cette thématique en Septembre 2013. Vous trouverez sur le site du SNEP national, rubrique Péda/Egalité, deux autres outil intéressants :

L’association CONTACT, association de parents d’enfants LGBT, a témoigné du fait que les jeunes homos se suicident plus que les autres. Cette association intervient dans les établissements scolaires à la demande des équipes.

Une jeune femme a dit sa honte et sa peur face aux réactions des autres. Elle a dit se sentir incomprise. Pour elle le sport a été un moyen de se défouler, lui a évité l’auto-mutilation utilisée par d’autres.

Anthony METTE, a précisé que, si le sport est un moyen pour les filles d’assumer, c’est plus compliqué pour les garçons qui ne rentrent pas dans les canons de la virilité. L’effet de groupe renforce les discriminations. Les personnalités hors-norme sont vites repérées et souvent stigmatisées. Il a également souligné la responsabilité des entraineurs qui ont le pouvoir de décider ou pas de l’intégration des homos. Mais ils doivent intervenir fermement car la personne qui fait son coming-out est le plus souvent rejetée. Aux EU, Barack Obama a salué publiquement le courage d’un joueur très connu qui venait de faire son coming-out. C’est un acte fort de soutien.

Qu’est-ce qu’un coming out ? Pourquoi faire un coming out ? Ce n’est pas qu’une question de sexe mais aussi et surtout une question de sentiments.

Dans le film, les adultes sont absents, dans le déni ou très maladroits comme le père du jeune garçon. Qu’auraient-ils pu faire ?

Dire, nommer les choses par leur nom : homophobie, discrimination, harcèlement, et rappeler que cela est puni par la Loi.

Dire que chacun est libre de choisir sa sexualité dans le respect de l’autre.

C’est de notre responsabilité en tant qu’enseignant aussi.

Pour le secteur Egalité du SNEP-FSU Bordeaux, Cécile Calmes Cazalets

 

Calmes Cazalets Cécile

Professeure agrégée d'EPS à Bordeaux, ancienne secrétaire départementale du SNEP-FSU Gironde, ancienne secrétaire académique du SNEP-FSU Aquitaine, ancienne secrétaire régionale de la FSU Aquitaine, membre du Secteur Egalité du SNEP-FSU.